L'Importance Cruciale de la Parole dans la Lutte contre les Abus Sexuels sur Mineurs
Brisons le silence !
Dans un monde où les voix des victimes d’abus sexuels sont trop souvent étouffées avec la complicité de la société, la récente prise de parole de Judith Godrèche, victime à 14 ans d’abus sexuels par Benoît Jacquot, réalisateur de 40 ans, représente un tournant décisif. Cette affaire soulève des questions fondamentales sur la dynamique de pouvoir, l’emprise psychologique et l’impact des abus sexuels sur les adolescent(e)s. Il est impératif d’accueillir, de comprendre et de reconnaître l’importance de ces témoignages pour protéger nos enfants et construire un avenir plus sûr.
Avoir des relations sexuelles avec une enfant de 14 ans est un VIOL.
En faire sa compagne durant des années est de la PERVERSION.
Cautionner, justifier, minimiser cela est de la COMPLICITEGeneviève SCHMIT Tweet
Le Poids de l'Emprise et du Silence :
L’histoire de Judith Godrèche n’est pas isolée. Elle incarne la réalité sombre et complexe de nombreux enfants et adolescents qui subissent des abus de la part d’adultes en position d’autorité que ce soit dans le domaine du spectacle, du sport, des religions, et d’ailleurs. Il n’est pas rare de voir ces même drames chez de très jeunes sportifs de haut niveaux avec leurs entraineurs… Ces abus sont masqués par une emprise psychologique profonde, étourdissant la victime et la rendant incapable de reconnaître, de réagir et encore moins de dénoncer les abus. Le silence est alors maintenu par la peur, la honte et la confusion des sentiments exacerbés par la manipulation perverse des agresseurs et parfois par la « complicité silencieuse » de parents qui voient principalement l’intérêt qu’apporte de telles relations.
L'Impact Traumatique et la Mémoire :
Les abus sexuels laissent des cicatrices psychologiques profondes, souvent accompagnées d’amnésie traumatique qui peuvent durer des années, ou même ne jamais se révéler. Cette amnésie est une réponse du cerveau face à un traumatisme insupportable, un mécanisme de défense pour protéger l’individu. La récente déclaration de Judith Godrèche, des décennies après les faits, illustre comment la mémoire peut resurgir au détour d’une situation déclic, permettant enfin à la victime de reconnaître et de verbaliser son expérience.
La Force de la Parole :
La prise de parole des victimes est un acte de courage qui a le pouvoir de transformer la société. En parlant, les victimes brisent le cycle du silence et de la honte. Chaque témoignage peut éveiller des consciences, encourager d’autres victimes à se manifester et initier un mouvement de reconnaissance et de justice. C’est un pas essentiel vers la guérison individuelle et collective, c’est une rupture avec le culte du viol.
Le Rôle de la Justice et de la Société :
L’ouverture d’une enquête suite à la plainte de Judith Godrèche est un exemple de la manière dont la justice peut et doit agir. Reconnaître et investiguer ces plaintes est crucial pour établir la vérité, offrir un espace de parole aux victimes et responsabiliser les agresseurs et cela même si le délai de prescription est dépassé. En tant que société, il est de notre devoir de soutenir ces démarches, de sensibiliser au problème des abus sexuels et de lutter contre la culture du viol.
L’histoire de Judith Godrèche est un rappel puissant de la nécessité de parler et d’agir contre les abus sexuels sur mineurs. En tant que communauté, nous devons encourager, écouter, soutenir et protéger les victimes. Leur parole est la clé pour briser le cycle diabolique des abus et bâtir un avenir où de tels actes ne sont plus jamais dissimulés ni tolérés. C’est en élevant nos voix ensemble que nous pouvons espérer un changement durable et significatif.
Entre déni et violence verbale : Décryptage des réactions face à la dénonciation des abus sexuels
Analysons les réactions de rejet et de déni, relevés dans les réseaux sociaux, suite à la dénonciation courageuse de Judith Godrèche, victime d’abus sexuels dans sa jeunesse par Benoît Jacquot, un homme de 36 ans son aîné.
Ces réactions révèlent des dynamiques psychologiques et sociales complexes, souvent marquées par une grande violence verbale et une tendance à attaquer ceux qui ne partagent pas ces opinions.
Premièrement, nous observons une tendance à la minimisation et au blâme de la victime. Un commentaire suggère que Judith aurait dû refuser ces liaisons, insinuant un manque d’amour-propre de sa part. Cette réaction, qui peut être interprétée comme un biais de confirmation, renforce les croyances préexistantes, ici l’idée que la victime aurait dû et pu résister.
Ensuite, le déni et les mécanismes de défense psychologique sont évidents dans les propos remettant en question la crédibilité de la victime. L’accusation selon laquelle Judith chercherait de la publicité à travers sa dénonciation est un exemple classique de déni, où la réalité des abus est écartée au profit d’une explication moins perturbante pour le psychisme.
Les influences culturelles et les stéréotypes de genre sont également présents. L’affirmation que les jeunes filles de 14 ans « savent ce qu’elles veulent » reflète non seulement un stéréotype de genre, mais aussi une méconnaissance du développement psychologique des adolescents. Cette réaction ignore la dynamique de pouvoir inhérente à une relation entre un adulte et un mineur.
La médiatisation des affaires d’abus sexuels est un autre point de contention. Certains commentaires expriment une méfiance envers les médias et le système judiciaire, suggérant que la publicité autour de l’affaire pourrait influencer négativement la justice. Cette perception peut refléter une crainte de la « justice spectacle« , où la médiatisation préjuge de la culpabilité avant un procès équitable.
Enfin, la perception d’un double standard selon le genre de l’accusé est mise en avant. Les commentaires suggèrent que les accusations portées contre des femmes reçoivent moins d’attention médiatique et de soutien, indiquant une possible misandrie perçue dans le traitement des affaires d’abus sexuels.
Ces réactions sont souvent exacerbées par une grande violence des mots. Les détracteurs attaquent avec virulence ceux qui ne partagent pas leurs avis, se livrant à des diatribes confuses et chargées émotionnellement. Cette hostilité verbale vise à intimider et à réduire au silence toute opposition, créant un climat où la vérité et la raison sont noyées sous un flot de mots violents et déroutants.
Ces réactions de rejet et de déni, marquées par une agressivité verbale et une confusion délibérée, sont donc le reflet d’une complexité de croyances, de peurs et de préjugés. Elles soulignent la nécessité d’une approche plus nuancée et informée pour aborder la problématique des abus sexuels, en reconnaissant les dynamiques de pouvoir, le développement psychologique des adolescents, et l’importance d’une justice équitable et impartiale.
Geneviève SCHMIT – février 2024
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